Enfants non nés : rituel

La non venue d’un enfant, son refus d’incarnation, sa perte – volontaire ou non, désirée ou non – est un moment particulier dans la vie d’un être humain.

Je ne saurai m’exprimer pour autrui, aussi tout ce que je peux affirmer c’est que dans mon chemin de femme il y existait ce « quelque chose » que j’avais l’impression de traîner comme un boulet. Et de rejouer un scénario dont les lignes se dévoilaient au fur et à mesure selon de subtiles variations mais avec comme un petit air familier tout de même… Comme ce parfum qui s’estompe tandis que l’on cherche dans sa mémoire sans réussir à le rattacher à plus qu’une image fugace dont la volatilité nous exaspère.

Je n’ai pas pour habitude de suivre des rituels bâtis par d’autres. Pourtant, cette fois-ci j’ai eu le besoin d’un modèle, et celui que j’ai trouvé m’a réjouie. La raison en est simple : il peut se décliner à l’envie, être réalisé dans sa plus simple expression ou se parer de tous les oripeaux que l’on souhaite lui ajouter et quel que soit le choix, il a une puissance intrinsèque et une efficacité avérée.

Voici son ossature :
– Façonner un corps d’enfant dans de la glaise avec tout l’amour que l’enfant aurait dû recevoir lors de sa venue
– Lui attribuer un nom unique
– L’enterrer sur le bord d’une rivière

J’exprime ici toute ma gratitude au Docteur Jacques Mabit et mets en lien son document complet, par ailleurs passionnant à lire, quand bien même je n’adhère pas à la totalité de ce qui est décrit.

Je souligne l’importance d’être en proximité d’une eau vive. Loin d’être un détail, c’est un point majeur, voire même une partie de l’axe fondamental de ce rituel. Nous femmes sommes intrinsèquement en lien avec cet élément et son appui est une pure bénédiction.

Ce rituel peut revêtir de nombreuses formes disais-je, et qu’il soit épuré ou baroque, que l’on ressente le besoin de n’y rien ajouter ou au contraire de faire brûler bougies et encens, de préparer des petits linceuls (qui s’improvisent très bien avec des matériaux naturels comme des feuilles de végétaux, par exemple), de réciter un chant, un poème, un Mantra ou encore de décliner un mala, chacun.e sentira ce qui est juste et porteur de sens.

Tout ce dont je peux témoigner est de l’immense soulagement ressenti, une fois ce temps vécu en conscience, et d’une forme de reconnexion profonde au Vivant et à Terre-Mère.

Je souhaite à chacun.e de pouvoir vivre une telle libération et de poursuivre son chemin avec sérénité.

Give thanks (Gaya Songs).

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