Le principe :

On achète de la pâte de savon déjà saponifiée (base principale : palme, palmiste, suif*) et réduite en copeaux ou « nouilles » que l’on va mettre dans une machine.

Celle-ci va chauffer et brasser la pâte.

Ensuite on peut ajouter jusqu’à 10%** d’une ou plusieurs huiles, de colorants, de parfums (bien souvent de synthèse).

Puis la pâte est extrudée et mise en moule, et si on le souhaite, estampillée (comprendre : marquée ou poinçonnée).

Les formes sont variées, on peut jouer sur les couleurs et la fonte est très raisonnable. Les résultats sont homogènes et le fabricant peut assurer un savon qui aura toujours les mêmes caractéristiques.

Ce sont les savons que l’on trouve sur les marchés de Provence, dans les hôtels ou au supermarché.

Un lien où voir le procédé en images.

Bah quoi ? C’est du savon non ?

Oui.

Maintenant sur l’utilisation massive de la palme voici un film (sans paroles mais attention : il peut choquer les plus sensibles) qui résume et illustre bien les problèmes qu’engendrent son emploi intensif.

Green sur Youtube

De plus, on le comprend sans peine, ici le savonnier n’a pas le choix de sa base. Il a un savon compact et très normé qui mousse, qui produit des bulles et qui est relativement blanc. Il peut lui ajouter quelques produits mais en aucun cas ne peut produire un 25% karité. Néanmoins s’il en met 1% il pourra faire figurer la mention sur l’étiquette…

En outre, le savonnier ne saponifie pas… Il se contente d’assembler différents constituants. Nous sommes là comme dans la cuisine : il y a ceux qui ont un savoir-faire et ceux qui se contentent de décongeler, réchauffer et assembler.

Pour la différence des plaisirs que l’on connaît 😉

*Je veux les reconnaître : Sodium Palmate, Sodium Palm Kernelate, Sodium Tallowate

** Merci Elsa de l’Art du Bain pour m’avoir signalé le pourcentage réel maximal d’ajouts et mea culpa pour l’approximation.