La Guérisseuse

En cette fin de cycle je ressens combien cette Mère travaille en silence.

Son Art d’assister autrui, de la naissance à la mort (ces deux extrémités de la Vie si intimement liées), de guérir avec les plantes me semble être une charge exactement matrilinéaire.

Oscillant entre patience, attente raisonnée et observation juste, elle pourvoit aux besoins de ses consultant.e.s comme aux siens. Même si ces derniers ne sont pas nommés ni figés, que les rituels décrits le sont pour et en présence d’autrui, cette gardienne des seuils prend grand soin d’elle-même… y compris au travers des dons qui lui sont offerts.

J’observe son accompagnement et je reçois ses enseignements avec humilité : l’emploi parcimonieux des mots (au juste moment, en nombre compté), les temps de repos que l’on se doit par amour de Soi (après nombre de déboires cet été, je finis clouée au lit par une sciatique : ok ok ! Je rends les armes et je ne bouge *vraiment* plus le temps de récupérer sur tous les plans). J’apprends à accepter l’aide et le soutien de tiers comme autant de preuves d’amour, sans attente de recevoir en retour (et donc de devoir rendre).

J’apprends encore à écouter le chant de mon coeur : celui qui m’intime de bifurquer et de me mettre à mon propre service – avant de vouloir servir les autres – pour que ma coupe déborde et que je puisse offrir sans manquer.

Je me rappelle les veillées avec la Grand Mère, médecine exigeante mais si pleine d’amour pourtant derrière son poing de fer. Et ses leçons, celles que j’ai ramenées mais pas encore appliquées : « il suffit mon enfant, il est temps maintenant ! ». Présence intemporelle, Celle qui Veille sur toutes les lignées avec rigueur, une autre des multiples facettes (selon ma compréhension du moment) de Celle qui protège tout ce qui vient servir la vérité, en lui permettant de persister.

J’honore mon corps, qui réclame son dû, en lui servant tous ces remèdes que je suis si prompte à offrir aux autres. Je le remercie, véhicule parfait en cette marche terrestre, de me ramener à l’essentiel. Je suis en grâce de supporter la douleur avec une telle tolérance. Je la bénis de me permettre ce recentrage salutaire.

Et je salue ces hommes (guerriers contemporains aux cœurs apaisés) de me soutenir pour m’offrir ce moment non borné, si essentiel et propice à la suite. En plein questionnement sur mon incarnation pour trouver comment la réaliser pleinement, c’est un cadeau inestimable 🙏💙🙏

« Ce petit Sac du Cordon Ombilical appartiendrait au bébé qui venait de naître et serait pour elle un rappel constant de sa connexion physique avec la Terre Mère et de sa connexion spirituelle avec le Père Ciel. Aucun des Enfants de la Terre n’avait à redouter de se sentir seul ou orphelin s’il portaient contre leur cœur leur cordon ombilical : ils comprenaient que le cordon physique était remplacé par un cordon spirituel qui les garderaient en connexion avec leurs véritables Père et Mère, aussi longtemps qu’ils chemineraient sur la Terre. »

Gratitude pour cette piste et ce magnifique rite, lequel me conforte dans mon envie d’apprendre le massage du nombril. C’est un signe puissant que je reçois comme un encouragement et une incitation à poursuivre sur les voies riches du massage (déjà bien engagées depuis cet hiver).

Reproduction de « Pachamama » par Olivier Menu Artiste Peintre

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