L’artisanat français est merveilleux.
Chaque rencontre permet des échanges, des découvertes, des joies.
Une toute simple consiste à trouver l’objet-qui-va-bien. Celui qui devient un compagnon du quotidien, qui trouve sa place avec un tel naturel que c’est lors de sa perte qu’il acquière son statut d’indispensable.
Il en est ainsi d’un peigne. L’histoire d’une foire commune, d’un essai suivi d’une adoption immédiate. Un an plus tard c’est pour un proche que je ravitaille. Cadeau symbolique, cadeau utile, cadeau joli. Et respectueux.
D’une part car il est garanti à l’usage, et sur simple renvoi l’échange est gratuit. Et d’autre part car sur un aspect autrement plus épineux, dans une vision du monde c’est faire preuve d’un grand respect de l’animal que d’en utiliser toutes les parties à sa mort, plutôt que de brûler « ce qui ne sert à rien ».
La distinction est immense entre « tuer pour prendre tel organe ou tel morceau » et « abattre une bête et faire usage de tout ce qui peut être exploité » en la remerciant de son don.
C’est un dialogue avec un objet in fine banal, tout comme les chaussures ou la ceinture que l’on prend machinalement. Là, pourtant, la vache est présente, la douceur du démêlage, sa facilité transforment un acte au rythme journalier en un instant précieux, avec le toucher, la chaleur qui se dégage de l’outil, son répondant aussi.
Alors Thierry merci ! Pour ces peignes durables, agréables et fabriqués ici, dans la droite lignée de ce que faisaient nos aïeux.
[Édition du 29 septembre 2014]
Une nouvelle rencontre m’a permis de tester les copeaux de corne comme engrais pour les fruitiers. Cela fera sûrement sourire les anciens, même si l’usage est devenu très marginal de nos jours.