Initialement publié le 3 juillet 2012 sur le blog de la Savonnerie Minervoise
La savonnerie est une bien étrange maîtresse. Au fil des rencontres, des échanges et des lieux se dessinent les contours d’un dialogue autrement plus vaste que les simples explications au sujet des produits.
L’humain a une part importante et je chérie ces discussions qui partent souvent de pas grand chose et aboutissent parfois à des amitiés. D’une petite phrase, une question, d’un rien somme toute, nous arrivons à des partages de tranches de vie. Que ce soit le plaisir de revoir un client, celui de découvrir mon voisin de stand ou d’échanger avec un confrère, chaque parole a une empreinte. Les mots s’entremêlent pour tisser un patchwork dense où se dessinent des chemins, où les couleurs rebondissent, où la trame apparaît parfois et se fait recouvrir plus loin.
J’aime ces instants précieux où les utilisateurs offrent leurs impressions, qu’elles soient positives comme critiques. Je ne les retranscris que très rarement mais elles résonnent en moi.
Ce qui me met le plus en joie reste ces confidences d’hommes et de femmes qui apprécient « leur » savon, au point d’avoir noué avec celui qu’ils aiment une relation un peu particulière… Et d’en réécrire l’histoire. S’en suit alors un vrai partage, celui de la femme qui fabrique avec ses mains à celles de celui qui utilise le savon. Pour certains l’acte de se laver redevient un vrai rituel, un petit moment revalorisé, celui qui est attendu, apprécié, goûté. Et dont on ressort serein.
La douche ou le bain retrouvent leur valeur. Ils dépassent le simple « lavage corporel » pour redevenir un acte intime, chargé de sens, délassant. Et s’il y a bien quelque chose qui peut faire plaisir à un modeste savonnier, c’est cet échange nourricier (dans tous les sens du terme).
Merci à vous, celles et ceux que je croise, avec qui les mots prennent vie et vibrent dans l’air. Vous me portez, vous êtes mes respirations et ma vraie richesse.
Pour vous, que la mousse soit dense et riche en bulles !