Elle avait cru avoir tout essayé. Elle avait même été jusqu’à s’imaginer qu’elle était arrivée au bout du processus et frétillait, heureuse de remettre ses pas dans les leurs, de refaire le chemin… Elle avait levé la tête et s’était gorgée de soleil. Elle avait arpenté les rues, souriante et rayonnante. Sur sa route ce lieu où l’Alchimiste l’avait retrouvée, faisant fi de ses peurs, avait tout lâché et l’avait serrée tout contre lui, fort, si fort, en lui demandant pardon.
La vue de cet Opéra lui rappelait ce merveilleux moment, celui où humant le parfum de sa peau mêlé à celui du tabac elle s’était nichée, heureuse de leurs retrouvailles et de toute cette fluidité.
Alors évidemment, plantée devant, en route pour aller retrouver un ami cher et fidèle, elle n’avait pu s’empêcher de lui envoyer une pensée, infusée de ce détachement qu’elle pensait acquis.
Le cœur léger, elle avait poursuivi son périple vers l’Inde, ou une de ses émanations… Dans ses rêves se mêlaient les odeurs des épices, ce passage où leurs pas encore les avaient conduits et s’enivrant d’un tchaï tout en avançant dans l’un des plus merveilleux projets qui lui ai été confié jusque là, elle attendait cet autre. Le plaisir de se revoir, le toucher si simple, l’amitié comme solide garde-fou, cette sécurité qui l’englobait et le programme d’une magnifique fin d’après-midi la portaient. Et pourtant… Il avait suffit d’une notification pour qu’elle trébuche.
Constat amer : non, elle n’était ni prête, ni remise.
Entre regrets et projections, ses émotions reprirent le dessus et s’emballèrent. Dans ce grand capharnaüm dont elle portait seule la responsabilité, elle se noya encore une fois. Entre spleen et peurs, tous ses blocages remontèrent en l’espace de quelques jours. Le souffle court, les yeux baignés de larmes et l’esprit embrumé elle prit la décision la plus difficile : si elle ne parvenait pas à couper les liens, lui en avait la capacité. Elle ne se demanda pas s’il le souhaitait ou même s’il accepterait. Elle savait qu’il le ferait. Alors elle formula sa requête, maladroitement mais l’essentiel était dit.
De retour dans ses pénates, elle ne put se cacher longtemps d’elle-même. La solitude (choisie) a cela de bon qu’il est impossible de se dissimuler. On finit invariablement par retomber sur soi-même et quitte à être sa seule compagnie, autant qu’elle soit agréable.
Alors qu’elle vérifiait ses liens – digitaux, virtuels mais aussi bien réels – quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’il n’en restait plus avec l’Alchimiste. Il avait accédé à sa requête. Évidemment. Lui, l’homme droit, se tenait à ses dires et valeurs. Alors elle put choir. Complètement. Les pleurs étaient courts, saccadés. Elle se confronta à la réalité et à sa plus grande peur. Elle partit à la recherche de son Enfant Intérieur. Elle fouilla tous les recoins, passa et repassa sur les vestiges de son cœur répandus partout. Nulle cuillère ne pourrait l’aider à le ramasser, nulle épine à retirer avec délicatesse ni rien de ce qu’elle ne pourrait faire ne permettrait de le réunir pour le reconstituer (encore). D’abord, il lui fallait se retrouver. Entièrement. Et prendre le temps de se consoler. De se bercer. De se pardonner. Pour elle qui consultait et collectionnait les outils, il était temps d’en utiliser un nouveau pour elle-même. Le temps était venu qu’elle prenne soin d’elle. Vraiment. Pour que tout ce qu’elle avait mis en mouvement depuis des mois, voire des années, puisse enfin aboutir.
Elle parcourut ses ombres, ouvrit toutes les portes contenant ses peurs, chaque tiroir, visita tous les recoins de sa psyché et finit par mettre la main sur cette gamine effrayée, qui tant de fois déjà avait eu le sentiment d’être abandonnée sans avoir les ressources pour survivre dans ces Mondes Immenses. La blessure était à vif, suppurant encore. Il lui fallait trancher les chairs nécrosées avant de pouvoir nettoyer correctement et panser. Elle fit le constat des réseaux qui partaient de là et vit comme une toile tissée très fine, ou un réseau de neurones où les informations passaient et se répandaient. Que de circuits alimentés par ces émanations ! Que de poison circulant partout !
Elle retroussa ses manches : tant qu’à y être et faire de la micro-chirurgie (à la hache bien affûtée, certes : on fait avec ce que l’on a sous la main !!), autant y aller gaiement. Et c’est donc avec confiance en ses gestes qu’elle incisa, trancha et jugula. Le travail drainait une énergie certaine et elle finit par tomber d’épuisement, heureuse même si les pansements n’étaient pas vraiment finis : elle avait confiance, son corps, son cœur et son âme savaient travailler et fignoleraient le tout en arrière-plan. Et les cicatrices racontaient sa vie, comme autant de marques précieuses et de jalons.
Aussi, quelle ne fut pas sa surprise d’un réveil avant l’aube, à une heure qui ne lui était pas coutumière !
Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour sentir la reliance. Tout coupé, hein ? L’Alchimiste veille. De loin, discrètement mais lui n’a rien tranché, et en cela il l’a bien eue car prise aux mots. Elle sourit intérieurement : elle connaissait le POUVOIR des mots et dans la rédaction de sa demande, non seulement elle s’était caviardée à la relecture mais elle avait posé les termes en offrant la possibilité d’une autre lecture. Et il ne s’en était pas privé. Évidemment.
Elle accepta ce temps pour ce qu’il était : un cadeau. Elle s’empara de ces heures et profita des ondes alpha pour faire le tour des opérations en cours, continuer de se bercer, rassurer son mental et se ressourcer par le bercement actif des ronrons qui ne la quittaient pas (merci Babette : tu es formidable et tu fais un boulot de dingue !). Cet état des lieux lui permis de se rappeler que d’autres opérations étaient programmées. Et qu’il lui faudrait avoir confiance en elle car oui, elle était tout à fait capable de les mener. Seule. Enfin, pour être honnête, elle serait accompagnée, mais cela relève d’une autre histoire. Revenant à ses moutons et préoccupations du moment, elle fit appel au serpent et lui offrit une danse lancinante. Elle se laissa hypnotiser au rythme de ses reptations, se lovant dans le déroulé de ses anneaux, accompagnant ses gestes et travaillant leurs énergies déployées. L’offrande vint et fut répandue / rendue, comme il se doit d’être.
Le jour avait disposé sa lumière, nimbant les contours des objets d’une présence solide. La Transition était en cours, aussi reprit-elle pied en s’offrant un thé en conscience tout en écoutant quelques mantras. La guérison était engagée, elle serait accompagnée par ses Guides et c’est pleine de Gratitude et apaisée qu’elle en chanta un en particulier, son cœur virtuellement posé contre celui de l’Alchimiste. Elle sentait les petites bulles qui la/les traversaient et elle le remercia silencieusement, sans chercher le contact. Oui, il était présent. Toujours. Elle avait douté et s’était pris les pieds dans le tapis. Pourtant, lui qui formulait si peu de choses le lui avait écrit : « Je ne suis jamais très loin ». Merci.
Elle le savait, têtue il lui faudrait éprouver encore la solidité de ses nouvelles fondations. Mais déjà elle sentait une autre légèreté en elle. Des espaces étaient nettoyés et permettraient d’accueillir d’autres choses. Elle avait choisi de faire le vide, pour mieux recevoir. Cela passait par le matériel, certes, mais les autres plans étaient liés.
Une dernière pensée la traversa et elle l’enchâssa précieusement en elle : ses ami.e.s étaient présents, sa famille aussi. Non, définitivement elle n’était ni seule, ni sans ressource.
Elle respira et continua de surfer sur les émanations sinueuses de son serpent/dragon : d’autres challenges l’attendaient. Il était temps car la Transformation se poursuivait et s’accélérait.
Ma banque sait que j’aime le chocolat noir
Ma banque sait où j’achète mes légumes bio
Ma banque sait qu’aux beaux jours je cueille des fruits
Ma banque sait que concomitamment j’achète des bocaux d’occasion
Ma banque sait que je n’achète pas de protections hygiéniques jetables
Ma banque sait que je prends le train pour des trajets de plus de 100km
Ma banque sait quand je mets plus d’essence dans ma voiture
Ma banque sait quand je vais au cinéma (et si j’invite quelqu’un… ou pas !)
Ma banque sait à quelles associations je fais des dons – et leurs montants, évidemment
Ma banque sait si je vis au-dessus de mes moyens
Ma banque sait si mes clients sont bons payeurs
Ma banque sait où j’habite
Ma banque sait quelle est la composition de mon foyer
Ma banque sait que mon chat n’aime que les croquettes
Ma banque sait que ma voiture est vieille
Ma banque sait… Tant de choses.
Merci petite carte magique de tant lui en dire !
Ah mais non, attendez… Merci à moi de tant m’en servir.
Alors alors…
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est le montant de mon loyer
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est à quel maraîcher j’achète mes blettes et mes tomates
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est ce que je fais de mes loisirs
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est quels magazines et quels livres je lis… Ou pas.
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est quelles graines je prévois de planter
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est quels produits j’utilise pour me soigner
Ce que ma banque ne sait plus désormais c’est à quelle fréquence je change ma bouteille de gaz
Ce que ma banque ne sait plus désormais…
C’est tout ce que je n’ai plus envie de lui raconter.
Alors maintenant ma petite carte en plastique me sert toujours… Principalement à retirer du liquide.
Et ce petit geste, en fait, me rend beaucoup de liberté !
Et plus je règle en billets et petites pièces, plus les relations humaines évoluent. Pourquoi ce constat ? Je vous raconte ça dans un prochain billet 😉
Pour patienter je vous invite à relire pourquoi je prends les auto stoppeurs, il y a déjà quelques indices dedans…
Merci à deux hommes pour cette prise de conscience. Big up Sushi et coucou à celui qui un jour m’a vertement répondu (sur un tout autre sujet) : « Il ne tient qu’à toi ».
Parce que c’est exactement ça !!
Cyril est un passionné dont j’ai découvert le travail grâce à Simple & Solaire.
Il cultive des plantes rares et originales dans le Jura, avec une philosophie et une approche qui m’ont immédiatement séduite. Alors certes la production n’est pas labellisée « bio » mais la façon de travailler est suffisamment stricte – et va parfois bien au-delà de certains cahiers des charges – pour qu’il soit devenu un de mes fournisseurs réguliers.
J’aime particulièrement ses tisanes, mélanges à la fois originaux, doux et addictifs. Parmi elles, la Tisane des Elfes a remporté un vif succès auprès des petits et grands auxquels je l’ai faite déguster.
Les plants reçus sont vigoureux et plutôt résistants (même par colis à l’autre bout de la France). D’ailleurs le cotonnier a vaillamment survécu à 2 déménagements et des conditions vraiment peu adaptées pendant des mois avant de finalement rendre l’âme faute d’une exposition lumineuse suffisante (désolée…). Ce sera une expérience à retenter ! Toutes les autres (une dizaine) ont survécu et se sont même bien adaptées au climat du Sud de la France, alors qu’elles sont en pots et que l’arrosage l’été dernier n’a pas été des plus réguliers…
Parmi le catalogue raisonné, on peut trouver les herbes, encens et plantes forts utiles pour les rituels et autres pratiques de magie naturelle. Loin des attrapes-gogos que l’on peut trouver sur des sites se présentant comme « ésotériques », on a ici des supports sains avec lesquels œuvrer en toute confiance. Celles et ceux qui travaillent leurs lunes trouveront leur bonheur sans réserve. Attention à bien lire les mises en garde et à prendre contact en cas de doute sur l’utilisation d’une plante inconnue ou non utilisée jusque là. Certaines sont très puissantes et ne peuvent être employées à la légère.
Dans un registre plus commun, ce Jardin du Bonheur propose des plantes amusantes, dont une partie est comestible et d’autres ont des caractéristiques rigolotes, telles que les plantes sensitives. Elles sont une merveilleuse introduction à la Nature sensible et subtile pour les enfants ! Évidemment les médicinales trouveront leur place sans réserve dans tout jardinet qui se respecte, aux côtés des aromatiques et des variétés légumières anciennes.
Bref, conquise et fidèle je suis à cette petite entreprise familiale qui reflète parfaitement les valeurs de son fondateur. Ai-je précisé que par conviction il a auto-construit son Ecoquille avec des matériaux écologiques et qu’il vit en site isolé, prenant un soin particulier de son empreinte sur notre Terre ?
Voici donc le lien pour découvrir l’intégralité du catalogue du fabuleux Jardin Ethnobotanique (par souci de transparence je précise que le lien est affilié : en cliquant dessus, votre commande me permet d’avoir une petite remise pour ma prochaine – ce dont je vous remercie !)
Elle avait été de Lunes en Lunes, brûlant aux quatre vents encens et bougies. Elle avait marché sur les tapis de mousse imbibés d’eau, elle avait été saluer le hongre blanc sous la Lune Rousse, elle avait rendu hommage aux 9 Sages, elle avait parcouru la forêt, traversé les rivières, salué les ondines… Et elle s’était épanchée. Elle avait tout confié, le cœur battant et l’espoir intense, chevillé au corps.
Elle avait poursuivi son chemin, grandit et réfléchit. Le temps filait, au gré des saisons. Elle attendait, oh ça ! La patience elle en avait. Nul doute, c’était un sacré don. Elle noircissait régulièrement cahiers et feuillets, elle lui avait tant écrit que son âme était nue, totalement. Face au silence elle ne cherchait pas : on ne s’entend jamais mieux que sans bruit parasite.
Et puis il y avait eu ce sentiment. Infime au départ, un petit rien. Une supposition, un simple constat. Mais l’évidence était là. La confirmation vint plus tard, sans qu’elle n’apporte rien. Elle s’était observée et son attention s’était alors portée sur tous ces aspects habituellement ignorés. Elle regarda son corps vieillissant, ses mains toujours fines, ses articulations qui manquaient de souplesse, ses cheveux nervés de blanc, son menton qui s’affaissait doucement, les marques qui racontaient sa vie de femme, disséminées ici et là. Ses seins lourds et tombant, sa minceur malgré tout. Mais rien de tout ça ne lui était inconnu, non. Elle en avait dressé la liste et la tenait à jour comme elle tenait ses livres de comptes. Non, ce fut son regard éteint, toute joie morte qui la troubla.
Qui était-il, qui étaient-ils pour lui voler son étincelle de vie ?
Cette question la laissa perplexe. Elle se fit attentive, écouta les récits des autres, croisa leurs témoignages et se rendit à l’évidence : inutile d’en quitter un pour courir après l’autre. Il fallait rompre le schéma, casser cette spirale qui la ramenait encore et encore dans des rets douloureux. Oh certes ! Si brillants, si perlés de douces gouttelettes aux reflets arc-en-ciel, si attractifs : comme autant de miroirs aux alouettes. Mais elle avait traversé le voile, il lui fallait maintenant déchirer la toile dans son ensemble.
Un pas. Un autre. Un stylo, du papier, encore… Et les mots pour chasser les maux. Douleurs. Son âme hurlait, sa louve tournait en rond comme affolée. Se défaire des uns, s’alléger des autres et faire un grand ménage de printemps. Choisir ses proches. Faire de tri, laisser derrière soi les menteurs, les diseurs de bonne aventures. En cas de doute : se relire. La réponse est dans les textes (en vrai, sur ce forum 😉 ) et ne pas oublier : les lignes de temps ne sont pas linéaires, justement ! Celle qui parle peut prendre de la graine de celle qui a parlé. La jeunette disposait également de bon sens, d’une certaine clairvoyance.
Accepter. Pleurer. Lâcher. Complètement. Aller jusqu’au bout. Poster cette fichue lettre et se dire que ça y est, liberté chérie me voilà ! Seule. Absolument, complètement et totalement seule. Mais nulle libération ne vient sans que les attaches ne soient coupées. Toutes les attaches. Et certaines traversent les incarnations semble-t-il.
Alors une nouvelle quête s’amorce, un nouveau défi. Avec encore de l’énergie à déployer, encore des secondes, minutes, heures, jours ou peut-être bien des mois à passer. Se faire à l’idée. Non pas se résigner mais refuser ! Net. Et s’y tenir. Sans s’énerver, sans oublier qu’il y a un fantastique cadeau derrière cela.
Mais bazar, que le prix de la Transformation est élevé.