Real Humans : série transhumaniste

Parce que la saison 2 a démarré sur Arte, voici l’occasion de parler d’une série que j’aime particulièrement.

Cette série à l’esthétisme minimaliste et fonctionnel, aux images extérieures souvent presque surexposées et aux plans ultra lumineux a un rythme lent. On ne s’ennuie pas mais ne cherchez pas la vitalité d’un Sons of Anarchy ou d’un BattleStar Galactica, ce n’est pas le rythme choisi.

Ici les gens ont des vies posées, parfois même rangées, ils sont des personnages presque communs, avec leurs travers et leurs qualités, leurs petites attentions et leurs mesquineries. Et ils côtoient des robots humanoïdes qui leur ressemblent vraiment beaucoup.

Sans dévoiler grand chose de l’intrigue ni des personnages, ce qui retient toute mon attention est l’ensemble des questions très prosaïques que pose cette excellente série. Oh, pas toujours aussi directement qu’avec la procédure judiciaire de la première saison mais entre les lignes, par petites touches avec des scènes souvent très calmes et quasi lisses, qui entretiennent un certain malaise. Certaines ne nous apparaissent pas forcément lors du visionnage mais un peu après, comme une sorte de rémanence.

Quelle place notre société accepterait-elle de donner à des robots dotés d’une âme ?

Si ce sujet est un thème rebattu de la Science Fiction (et son bataillon de sous genres et supports divers), il trouve dans cette transcription télévisuelle une grande force et un traitement rafraîchissant, d’autant plus angoissant qu’il n’y a pas de vraie distorsion avec notre quotidien actuel. Le monde ressemble au nôtre, l’ultra violence, les équipements loufoques et autres univers post apocalyptiques sont loins (mais j’aime quand même Mad Max hein !).

Ah, et oui, le point qui a son importance : ce monde si voisin arrive vers nous plus vite qu’on ne le pense. Alors peut-être que cette excellente série prend son temps pour nous raconter les choses, mais il me semble surtout qu’elle nous laisse le temps de nous imprégner et de nous poser les questions. Parce que la transhumanité n’est pas aussi rose qu’on peut l’imaginer. La science a un pouvoir exceptionnel : ses fantastiques découvertes sont à notre disposition. Mais elles ne sont que des outils : ce sont nos usages qui déterminent leurs conséquences.

Et peut-être est-il grand temps de nous poser ces questions, vraiment. Individuellement, avant de partager nos réflexions avec d’autres (famille, amis, collègues…). Pour ne pas être pris au dépourvu dans quelques années ?

Enfin, big up à Arte : le Hubot Market et le service de clonage Atsugi Robotics sont un beau prolongement de l’univers Real Humans et de son cortège d’interrogations.

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