Depuis ma première foulée pieds nus dans les herbes couvertes de rosée, il m’en aura fallu des pas pour – enfin ! – m’ouvrir à l’enseignement véritable des plantes. Comme bien des rencontres, celles-ci a patiemment attendu cycle après cycle que je sois prête à recevoir les enseignements…
Oh bien sûr ! Depuis que j’ai quitté le nid familial j’ai découvert le pouvoir des tisanes, épices et autres huiles et huiles essentielles, compris le rôle essentiel de l’alimentation. J’ai exploré leurs ressources, gagné en autonomie et peu à peu construit mon chemin vers une santé plus équilibrée. J’ai distillé dans mon quotidien les câlins aux arbres, les rituels en pleine nature, l’observation de la lune et ses pouvoirs sur les plantes lors des cueillettes en conscience. Mes armoires se sont remplies de pots aux mille trésors, mes étagères de livres-grimoires aux recettes transmises de mères en filles. Évidemment je complète le mien, qui sera légué à ma propre enfant en temps et en heure.
Empuissancement et gratitude ont naturellement convergées et une soeurcière m’a conduite à un chaman moderne, un de ces hommes-médecines improbables pour une célébration particulière. J’avais déjà vécu bien des expériences intenses mais le cadeau que j’ai reçu en ouvrant ces portes-là fut indescriptible. L’expansion, la connexion, la dissolution de l’ego suivies des enseignements reçus m’ont transmutée.
A ce stade de mon témoignage il me semble nécessaire de préciser qu’il n’est fait ici nulle apologie d’aucune substance ni d’incitation à consommer quoi que ce soit. Qu’elles soient légales ou non, les plantes-maîtresses demandent une initiation et nécessitent un cadre strict dans leur approche. Chaque âme n’est pas appelée à les rencontrer dans son incarnation, ce processus est complexe et demande (souvent) d’avoir cheminé auparavant. Les risques sont grands, sur plusieurs plans. Certaines reçoivent l’appel et les conditions se créent d’elles-mêmes. Et parfois elles se referment, temporairement ou définitivement. Ce sont autant de leçons de Vie, à accepter comme telles.
Dans mon expérience j’ai vécu une profonde reconnexion corps-cœur-âme. Pour moi qui ai navigué des décennies durant en portant cette nostalgie des étoiles, ce spleen qui m’a collé aux basques malgré toutes les disciplines rencontrées, les pratiques énergétiques réalisées en pleine conscience sur de longues périodes, ce fut une véritable libération. Elle n’a pas été immédiate : les plantes nous font ce cadeau merveilleux d’enseignements qui se diffusent parfois des années durant après un seul contact avec elles. Le calme s’est installé au fil des mois, doucement, bordé d’amour. C’est en repassant les tourbillons de la spirale que j’ai pu découvrir et vérifier que certaines expériences qui pouvaient m’affecter au plus haut point étaient désormais vécues avec une grande sérénité.
Gratitude Terre-Mère, ta Médecine est merveilleuse.
Ayant un métabolisme particulier je n’ai pas accès à toutes les plantes, même courantes. Et pourtant… En les écoutant j’ai appris à les « vibrer ». A entrer en contact avec elles, à ressentir à travers mes cellules ce qu’elles portaient en elles et avec l’accord d’autres voyageurs aguerris, à vivre l’expérience à travers eux aussi. C’est ainsi que j’ai pu veiller ou accompagner des explorations. Ces temps ont été au moins aussi forts et riches, avec à la clé ce présent magnifique de pouvoir accéder aux savoirs (que je suis en mesure de recevoir) sans même approcher la ou les plantes qui l’offrent.
Ce point me semble fondamental : que ce soit en buvant une légère infusion de tilleul ou un café corsé, chaque plante délivre un message et ce message est celui que nous sommes capables de recevoir à ce moment précis. Nulle possibilité de trépigner, de réclamer, d’ordonner. Mais au contraire un abandon total, une confiance absolue et une attitude respectueuse de soi-m’aime sont des préalables strictement nécessaires pour être en mesure d’accueillir ces cadeaux précieux.
La Médecine des végétaux est présente partout. Elle nous accompagne à tout instant dans notre Vie. Est-il seulement besoin de rappeler la source de la production d’oxygène sur cette planète ? Et pourtant, quelle est la dernière fois où vous avez inspiré et remercié les plantes autour de vous ? Expiré et fait de même à nouveau ? C’est un plaisir immense que de se rappeler. Ce souvenir est une clé. S’adresser aux fleurs, aux arbres, aux graines et noyaux, prendre soin de la terre dans laquelle ils plantent leurs racines (et nous les nôtres) est un des moyens les plus efficaces que j’ai pu rencontrer. Remercier, encore et encore, d’un sourire, d’une pensée, d’une caresse. Et entrer en réception. Arpenter la nature environnante à pas lents, m’enivrer des odeurs, des couleurs, m’ouvrir au contact et laisser l’ivresse de tous mes sens se déployer. Me laisser attirer par une tige, aller à sa découverte et la palper. L’écouter me conter ses secrets intimes. Découvrir son nom (avec un livre, une application ou grâce à l’intelligence collective et aux partages des savoirs sur les réseaux ou avec des proches) et l’accueillir comme une amie précieuse qui fait désormais partie de mon cercle intime. Savoir que je la reconnaîtrai ensuite et qu’elle se réjouira de mes saluts lors de nos prochaines rencontres. La voir comme un être et sourire de se savoir reconnue en retour, par elle et toutes ses sœurs au fil des chemins. L’intelligence de la Terre, sur laquelle les informations circulent de bien des manières… Et sans fibre optique !
Mystérieuse Nature que j’honore.
Et délicieux parallèle avec tous ces cercles dans lesquels j’évolue (en mixité ou non) et qui m’offrent leurs regards comme autant de reflets de celle que je suis. Savoureuse incarnation qui se régale désormais tout à fait autrement de chaque variation, de chaque émanation des êtres et âm(i)es qui l’accompagnent sur son petit bout de chemin.
Mariri plantes maîtresses Grandes Enseignantes.