Hortense

Z’avez vu comme plus on relève de défis plus les suivants sont gros ?
Le premier souvent on se le colle tout seul, on se dit « Allez, même pas peur » en sachant au fond de soi que non, y’a pas de raisons d’avoir peur, on a sciemment fait le choix de pas se mettre trop en difficulté. Et on y arrive. Du coup, on remet ça avec un peu plus d’ambition, on sort les rames, on s’accroche, on trébuche et finalement on aboutit, les veines pleines d’adrénaline, les joues roses et la fierté collée à soi.
Ahhh mais voilà le troisième. Celui-là s’est imposé de son propre chef. On ne lui avait rien demandé et ce cher incongru s’invite en douce avec sa problématique foireuse, ses contraintes ahurissantes et là, on se sent tout petit.

Réflexion, réflexion….

…Panique ! Stress…

…réflexion, réflexion, relecture des magnifiques nouvelles de Mr Adams « Don’t Panic » et de ses fabuleux autres ouvrages mais même arrivée à 42, un sourire minable vient seulement nous récompenser.

On tourne (en rond, en furie, dans sa tête, en vrai, bourrique…) et on retourne le problème dans tous les sens.

Viennent les Autres. Le dialogue peut être assez nourri entre les vrais gens (qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas mais tellement heureux de participer à la descente aux enfers d’un autre sous le joli prétexte de l’aider) et les imaginaires, ceux qui nous accompagnent dans notre cœur, qui y ont leur droit de cité et qui font entendre leurs (supposées) voix en réaction à la nôtre (et aux miennes, me concernant).

Le découragement est un compagnon tenace, répétant sans cesse que nous ne sommes qu’humains, que nous faisons ce que nous pouvons etc etc.

Même pas vrai.

Je le réécris : même pas vrai.
Ce n’est pas la méthode Couet, c’est plutôt celle des 4h/nuit couplée aux semaines de 40 jours.

Eh ben vous savez quoi : on y arrive. On touche au but, on aboutit – certes absolument pas comme on l’attendait hein – mais on grimpe jusqu’à ce sommet et la lumière ne vient qu’une fois notre souffle retrouvé, les poumons en feu, les guiboles molles comme des chamallows, les pieds transis, le dos moulu… Et qu’on se retourne sur le chemin parcouru. Jamais on ne croyait pouvoir le faire. Et pourtant…

Mais le secret le mieux gardé c’est que ce défi-là, cet espèce de faux-jeton incroyable n’est placé sur notre petite route que pour nous ramener à la spiritualité, à sa facette de quête profonde, au long cours et à faire seul, définitivement dans le silence des vents hurlants. Car c’est ainsi qu’on avance.

Après cette grande morale épique, l’heure de vérité : j’ai beau avoir relevé des défis de taré, payé cher l’aboutissement de bon nombre d’entre eux, celui qui arrive les ramène tous à une petite promenade de santé du dimanche après un repas trop copieux.
Alors ?

Oh la vache !!!

MEUHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!*

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* « Meuuuuuuh si, tu vas y arriver !! »

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