Des méditations, j’en connais quelques unes. Qu’elles soient consciences, guidées, actives, au son d’un instrument ou dans le silence, ritualisées ou non, courtes (quelques respirations) comme plus longues (jusqu’à quelques heures), seule ou en channeling… A l’ère d’Internet, il est facile d’en découvrir de toutes sortes et elles ont chacune leurs charmes et leur pertinence. Mais la dernière que j’ai rencontrée a dépassé toutes mes espérances.
J’ai commencé à méditer alors que je n’étais pas encore majeure, puis la pratique n’étant pas ancrée ni cadrée, elle s’est perdue dans le quotidien de la vie étudiante.
J’ai retrouvé cette amie sous d’autres formes – toujours solitaire – il y a quelques années en arrière. Au rythme des lunaisons, j’ai remis en place ces quelques moments littéralement volés à mes obligations, tant professionnelles que familiales. Au début avec une pointe de culpabilité, puis très vite, au regard des bienfaits apportés (et constatés de façon quasi immédiate par mon entourage) j’ai persévéré. Les mois ont passés, les transformations ont pris forme dans la matière. Les décisions ont suivi. Pour le meilleur.
Vipassana aurait pu être une technique de plus, croisée lors d’une séance d’essai… Sauf que. Sauf qu’un de mes clients possède un Domaine viticole et des gîtes où il a accueilli une retraite de 9 jours. Et j’ai pu observer brièvement les transformations des participantes. C’était tellement évident, si beau que j’ai eu l’envie viscérale d’essayer aussi. L’enseignant m’a donné quelques indications (Laurent : je t’ai déjà remercié mais je recommence : quel cadeau !). J’ai à peine parcouru le site et la présentation, accepté le Code de Discipline et noté les dates d’inscription. J’ai remercié de tout mon cœur pour les modalités pratiques qui me rendaient le stage possible.
La technique de méditation Vipassana est enseignée lors de cours résidentiels de dix jours pendant lesquels les participants apprennent les bases de la méthode, et pratiquent suffisamment pour obtenir des résultats bénéfiques. Il n’y a pas de frais d’inscription pour les cours, pas même pour couvrir les coûts de nourriture et d’hébergement. Toutes les dépenses sont couvertes par les dons de personnes qui, ayant suivi un cours complet et fait l’expérience des bienfaits de Vipassana, souhaitent offrir à d’autres la possibilité d’en bénéficier également.
Source : Dhamma.org
L’intention ferme de vivre cette expérience a été entendue et tout s’est mis en place pour que l’indépendante que je suis, alors même qu’elle était à son compte depuis moins de deux ans, puisse s’y rendre sans se soucier d’aucune contingence matérielle. Quand l’Univers dit oui, il dit oui. Confiance totale donc.
Une fois la confirmation de ma participation reçue j’ai été sur un petit nuage : heureuse de pouvoir apprendre et expérimenter, anticipant et lâchant tout à la fois… Le covoiturage s’est mis en place spontanément, tout a été particulièrement fluide, jusqu’à l’arrivée sur le lieu du stage. A peine les portes franchies, je n’avais déjà plus envie de contact et le premier repas m’a même paru assez bruyant.
Soulagement donc, une fois l’entrée dans le Noble Silence réalisée. Puis l’enseignement a démarré et ce furent 10 jours absolument incroyables. Très durs sur certains aspects, notamment physiques (11 heures de méditation assise par jour finissent assez rapidement par nous rappeler quelques réalités – d’autant que je ne pratique pas le yoga) mais surtout dans la plongée que l’on fait en soi-même. Chacun y allant pour des raisons qui lui sont propres je n’en dirai pas plus : les miennes m’appartiennent. La bienveillance et la positivité sont des fils conducteurs qui permettent d’aller jusqu’au bout. Voir les méditants engagés dans le Service travailler entre les cours a été une formidable leçon d’humilité : entre deux sessions de méditation j’allais rejoindre mon lit comme je le pouvais et dormir autant que possible ! Autant dire que j’ai perdu le fil du temps très vite, enchaînant les rythmes méditation – collation – sommeil plusieurs fois par jour… Et même avec cela en soutien, j’ai été très éprouvée physiquement (si si !). Alors à celles et ceux qui assurent le quotidien : respect total.
J’ai été brassée. Le Noble Silence, ce n’est pas rien. Dans cet espace intime que l’on découvre parfois pour la première fois, il y a nous-même. Et se rencontrer est une expérience bouleversante, à tous points de vue. Des témoignages recueillis auprès des autres méditants venant pour leur 2e stage ou plus (une en était à son 10e), tous relatent des vécus totalement différents. Comme autant d’invitations à revenir…
J’ai savouré les repas simples, le jeûne intermittent (si si, c’en est un même s’il ne dit pas son nom) et le cadre : ces éléments ont été d’excellentes bases pour s’immerger complètement et pouvoir se créer sa « bulle », cet espace nécessaire à la mise en pratique.
Au terme du stage, la sortie du Noble Silence a été très particulière. Heureusement qu’il y avait une journée « tampon », elle m’a paru salutaire. J’ai eu du mal à retrouver mes marques, entendre ma propre voix m’a presque faite sursauter. Puis les habitudes sont revenues au grand galop et le retour au monde a pu se vivre sans trop de brutalité.
De ces magnifiques journées de travail intense, je suis sortie réconciliée avec mes semblables. D’abord parce que les règles ont été respectées et que le Noble Silence a été constant. Au terme du 3e jour sa qualité était particulièrement élevée : merci aux 120 participants et à toute l’équipe. Ce furent des moments très forts pour moi que de manger dans un réfectoire avec autant de monde… Dans le Silence. De croiser les unes et les autres sans avoir l’obligation ni le besoin de communiquer, tout en étant en présence. D’être soi, juste soi, avec soi. Et d’aller et venir sans jugement ni être jugée. Cela aussi, c’est une partie de l’expérience tout à fait tangible et merveilleuse. La sécurité du cadre le permet, la qualité des personnes venues partager l’apprentissage aussi (que de belles rencontres !). Et de repartir nourrie des intentions, de vérifier qu’à travers le monde il y a quantité de méditants, autant moines et nonnes que profanes, qui prient tous les jours pour la Paix et l’Amour en toute conscience. Hors contexte religieux, hors rituels répétés mécaniquement mais le cœur ouvert et en pleine intention de devenir à chaque instant le meilleur de soi-même, tout simplement.
J’ai souhaité laisser passer quelques semaines avant de relater mon expérience. Ceci pour pouvoir sortir de l’enthousiasme qui irradiait de moi d’avoir rencontré cette fantastique méthode. Et pour la mettre à l’épreuve du quotidien.
Ah oui, parce que je n’avais pas lu tout le site en détail, aussi j’ai été assez surprise quand au dernier cours il nous a été proposé de poursuivre la pratique au doux rythme de… 2 heures par jour, tous les jours de l’année ! Et heureusement que je n’avais pas eu connaissance de cette information avant, car sinon je n’y serai pas allée. Cela fait presque 2 mois que le stage a pris fin, et je poursuis avec autant d’assiduité que possible. Les bénéfices de la pratique – quand j’arrive à travailler selon ce qu’elle demande – sont immédiats. C’est la promesse de départ et j’ai pu vérifier sa véracité. Ma seule entorse est de sauter une heure un soir par semaine, ceci pour continuer d’avoir une vie sociale.
Je peux témoigner d’une qualité de sommeil que je n’avais jamais connue jusque là. De quantité de petites choses que je vis tout à fait différemment et qui sont la traduction directe de ces 3 méthodes de méditation qui m’ont été enseignées. Je remercie et j’éprouve une gratitude sans borne pour la transmission que j’ai reçue.
A celles et ceux qui entendraient l’appel : allez-y. Laissez le mental dire ce qu’il veut et offrez-vous ces 10 jours. Ils peuvent changer votre vie radicalement. C’est à ce jour, avec la Communication Bienveillante, les outils de transformation personnelle autonome que j’ai trouvé les plus efficaces et je vous souhaite qu’il en soit de même.
Rendez-vous sur le site de Dhamma.org
Je signale également qu’il existe une application (voir au bas des pages du site). C’est une formidable ressource, notamment pour les anciens étudiants.
A celles et ceux qui sentent bien que le cadre proposé, le type d’enseignement n’est pas fait pour eux, ne leur conviendraient pas : aucun souci. J’ai croisé plusieurs personnes depuis cet été m’ayant écoutée, puis relaté qu’elles avaient croisé d’autres anciens stagiaires qui poursuivaient la pratique au quotidien et appréciaient leur contact, sans pour autant se sentir appelé ou à l’aise avec le type de transmission proposé. Le cadre et les modalités peuvent ne pas convenir : chacun sa Voie.
Je termine en remerciant Marie-Paul Jean pour sa guidance. Les servants et servantes, l’association et tous ceux et toutes celles qui œuvrent au quotidien pour faire connaître ces techniques. Tous ceux qui ont maintenu la pratique jusqu’à nous. Et Goenkaji. Évidemment.
Puissent tous les êtres être heureux.
Satya Narayan Goenka