Alors en voilà une qui fait mon bonheur presque au quotidien !
Le gluten j’en ai déjà parlé c’est visiblement fini pour moi… Les derniers essais de réintroduction ont été un fiasco total. Après discussion avec un médecin et un naturopathe mon régime alimentaire a beau comporter des légumes et des boissons lactofermentés, cela ne suffit pas à rééquilibrer les bactéries intestinales au vu de ma tendance trop importante au crudivorisme.
Bon, me voici fixée, j’ai donc pris le taureau par les cornes et mis au point une recette qui tient largement la route. Ne cherchez pas une croûte cassante et une mie ultra aérée de type baguette pour autant, le résultat est plus proche d’un pain de mie compact qui se tient relativement bien.
Quoi qu’il en soit ça fait le job et ceux et celles qui veulent des pains sans gluten avec des résultats de fous iront consulter l’excellent blog de Gourmandises de Kéfir et Kombucha : attention par contre, c’est parfois un peu technique.
150g de farines
au choix : graines (pavot, tournesol, courge…), aromates (thym…) et épices selon ses envies du moment
beurre (pour le moule)
Lancer son levain de kéfir si on en a pas en cours.
Très simple : mettre une cuillère à soupe de farine dans un pot et mouiller jusqu’à obtenir une pâte assez liquide avec de l’eau de repos de graines de kéfir de fruits. Laisser reposer.
Nourrir son levain de kéfir en ajoutant une nouvelle cuillère de farine et un peu d’eau jusqu’à retrouver la consistance de la veille. Lui parler amoureusement de ses jolies petites bulles. (Le levain est vivant et très sensible aux intentions. Il est possible de dessiner de jolis coeurs sur son pot ou tout autre message positif.)
Mettre son mélange de farines dans un saladier avec le sel. Bien mélanger au fouet pour avoir un ensemble homogène.
Ajouter l’eau jusqu’à avoir une pâte assez liquide. Ne pas hésiter car le pain sans gluten demande plus d’eau que son homologue en contenant.
Mettre un torchon sur le saladier et laisser reposer 24h.
Beurrer un moule à cake.
Bien se laver les mains, préparer la farine à côté (ne pas hésiter à garder le pot ouvert avec une cuillère car la dose est à ajouter au feeling). Saupoudrer généreusement la pâte et la malaxer pour mêler intimement la nouvelle farine. Ne pas hésiter à chasser les bulles d’air : on cherche une deuxième fermentation et elles vont se reformer pendant la levée suivante. En gros, la pâte doit réduire malgré l’apport de la nouvelle quantité de farine.
Si graines ou aromates ou épices, c’est le moment de les ajouter !
Quand la pâte est suffisamment compacte pour tenir d’un seul bloc, la mettre dans le moule à cake, remettre le torchon en continuant de lui susurrer des mots d’amour et laisser reposer à nouveau 24h.
Préchauffer le four à thermostat 5, ajouter les dernières graines sur le dessus du pain si l’envie nous en prend et enfourner pour environ 30 minutes. Laisser refroidir dans le four.
Une fois le pain froid : déguster !
J’ai testé la farine de pois chiche mais sans être vraiment convaincue, ceci dit tout l’intérêt de ce pain est de pouvoir mixer avec ce que l’on a sous la main.
Le sarrasin reste assez peu présent tant qu’on ne dépasse pas les 1/5 du total des farines mais il donne à la pâte une tenue que n’offre pas la farine de riz, trop fine.
J’ai testé en ajoutant 1 cuillère à café de gomme de guar. Elle n’est pas indispensable mais offre un liant et donc une tenue ensuite qui modifie la texture et la rend proche de pains avec gluten. Cependant attention lors de l’ajout de la farine en deuxième fermentation : la pâte devient ultra collante et il faut résister à la tentation d’ajouter trop de farine, sinon le pain est trop dense.
Le point super agréable : ce pain se conserve une semaine sans souci en le laissant dans son moule à cake et en l’enroulant d’un torchon. Il reste tendre et ne se délite pas, pourvu que les tranches fassent un demi centimètre d’épaisseur.
Alors oui c’est long, il faut prévoir mais avec un levain chef qui s’utilise aussi dans les gâteaux on réduit l’anticipation à 3 jours seulement et avec la rotation du pain en cours, on s’y retrouve bien 🙂
Bon appétit !
Ahhh le tchaï ! Je l’ai découvert il y a 15 ans de ça et c’est devenu mon compagnon. Il y a toujours un prétexte à en boire, à en partager et à en refaire.
J’ai testé plein de recettes, voici ma version synthétisée – qui rappellera des souvenirs à ceux et celles l’ayant bu en ma compagnie.
Mettre les épices non moulues dans un pilon et les broyer grossièrement.
Mettre les épices dans l’eau et amener à ébullition puis laisser à petit feu pendant 20 minutes.
Ajouter le sucre, mélanger et laisser quelques minutes jusqu’à dissolution.
Ajouter le lait, laisser 2 minutes.
Filtrer et déguster bien chaud !
On peut ajouter 1 cuillère à soupe de thé noir « Assam » en même temps que le sucre pour une version plus corsée. Ne supportant plus le thé noir, je le savoure sans et le trouve tout aussi bon !
A court de lait végétal ? Une cuillère à soupe de crème (végétale ou animale) fonctionne aussi très bien, c’est juste un peu plus lourd.
Trop fort ? Cette version attise clairement le feu intestinal et pour la Vata que je suis, c’est logique. N’hésitez pas à varier les dosages des épices, voir à supprimer le poivre. Il est intéressant de l’adjoindre au gingembre mais ce n’est qu’une option.
Le gingembre frais apporte une note citronnée qui est absente avec la version en poudre mais elle peut très bien s’y substituer.
A déguster avec des montecaos, évidemment !
Cette recette a été donnée sur un groupe et je n’ai pas souvenir du nom de son auteur… Désolée et merci à elle, je l’ai adoptée et elle fait partie de mes classiques désormais.
Elle rappellera probablement plein de souvenirs aux quarantenaires et + 😉
Dans un grand saladier mettre les farines et le sucre, donner un bon coup de fouet.
Creuser un puits au centre, ajouter le gras (si c’est de l’huile de coco ou du beurre les faire fondre doucement au préalable).
Former des petites boules et les aplatir légèrement.
Mettre à cuire à thermostat 4/5 pendant 20 minutes et surveiller : dès que le dessus craque les sortir et les laisser refroidir.
Rapide à faire, délicieux et se conservent bien dans une boîte hermétique.
Vu la quantité de gras je ne graisse pas les moules : je prends un grand plat à tarte et je pose les montecaos directement dessus. Une fois froids ils se décollent sans souci.
Ce sont de vrais « étouffes belle-mère », prévoir de quoi boire en les dégustant !
Il est possible de les saupoudrer (cannelle, cacao, sucre glace etc) quand ils sortent tout juste du four, ou de déposer des pépites de chocolat dessus 😉
Elle avait tout changé. Pris des tournants, des décisions, petites et grandes. Elle avait cherché à se mettre en cohérence, à joindre ses actes, ses pensées et ses dires. Elle avait progressé, passé des nuits à grelotter seule sous ses couvertures, des jours à arpenter intellectuellement des sentes improbables, parfois elle s’était littéralement perdue dans la forêt et avait suivi son instinct, sentant son corps la guider tout autant que son intuition. Elle avait cheminé, griffonné des pages et des pages, pleuré plus souvent qu’à son tour… Évacué, chassé, analysé, calmé, apaisé, réconforté, écouté… Appelé, longtemps, souvent et si fort !
Parfois, au détour d’un chemin elle avait senti le souffle de l’Alchimiste. Il lui était même apparu quelques fois, le temps d’un échange bref et joyeux. Mais le plus souvent il jouait les ombres. Ses semblants de réponses la rendait d’une infinie tristesse. Elle attendait encore et encore, persuadée que la période de reconstruction qu’il avait instaurée serait une bonne chose.
Et il y avait eu l’accident.
Elle avait été meurtrie et choquée. Rien de dramatique mais son lien à la Nature avait été provisoirement atteint et elle avait appelé son alter ego. Son besoin de réconfort était inextinguible. Face à ses silences répétés, elle avait insisté. Et avait fini par se regarder en face. Dans le miroir, là où elle refusait de s’accorder le moindre coup d’œil. Son comportement passé au crible. Et rien ne le justifiait plus, même à ses propres yeux encore trop complaisants. Elle avait décidé de rompre le lien. Et pour cela, rien de plus simple.
Découvrant son état, elle se devait d’accepter la solitude. La vraie, celle où ni support ni chaleur ne venait de l’extérieur. Rebâtir son cœur, assumer ses rayures, avancer dans la construction de son identité pour pouvoir l’incarner dans sa plénitude. S’ouvrir au monde et se montrer telle qu’elle était réellement. S’ouvrir. Aimer. S’embrasser en tant que petite sorcière balbutiante, aux inspirations heureuses. Trouver sa place, opérer les changements nécessaires et accepter ses limites, trouver ce qui la faisait vraiment vibrer dans ce monde, ce qui lui faisait naître un sourire spontanément, et concilier le tout avec ses engagements.
Sous les frondaisons, les gouttes de pluie se faisaient douces et leur rythme martelant les feuilles guidait celui de sa marche. Elle savourait ces odeurs d’humus et de bois, celle de la poussière qui retombait et souriait aux quelques bravaches chants d’oiseaux qui préféraient voir le soleil à l’horizon.
Elle s’arrêtait devant les bourgeons naissants, saluait les fleurs et les champignons, suivait sa boussole interne – complètement déréglée – pour aboutir devant un ancien lieu de culte et son bassin… Entendait l’appel des gnomes, tournait autour du tas de pierres – vortex et lançait l’appel. Le silence assourdissant de l’Alchimiste encore, comme une aiguille si pointue et affûtée. Et la voix amie, la sororité, la proposition spontanée et immédiate.
Alors elle prit le chemin du retour. Celui de son identité, de ses désirs bafoués, des promesses tissées de vents car non formulées. Lasse de la manipulation, des contacts inexistants et encore nourrie d’expériences qui l’avait ramenée si loin en arrière, dans une insouciance si heureuse, si empreinte de légèreté, elle franchit le point de non retour. Pour se retrouver, pour tenter de restaurer sa dignité, parce que dans le creuset de sa transformation il y avait in fine cette épreuve à passer. Quitte à tout perdre, à ne plus rien accepter d’office, à devenir méfiante et à s’amputer d’un lien précieux.
Plus de compromis bancals, plus d’orgueil dans la séduction, plus de fantasmes adolescents. Place nette, découpe franche et points de suture à vif. Non, elle n’avait pas emprunté le chemin pour céder à la facilité ou perdre du temps. Oui, elle se méritait. Même si elle était tant imparfaite, même si elle ne souffrait aucune comparaison, même si elle n’était que ce qu’elle était.
Noyée dans son chagrin, elle en était comme anesthésiée. Et c’est dans cet état, déconnectée de son corps douloureux et portant encore les séquelles du choc, qu’elle encaissa celui émotionnel. Le physique résonnait à l’unisson de sa peine. Elle se sentait réservoir de pleurs ancestraux, capable de laisser aller une douleur qui la dépassait complètement. Les rites et les temps allaient devoir s’enchaîner pour exorciser tout un ensemble d’éléments qui n’étaient plus en phase avec la fluidité dont elle avait pris nouvellement conscience.
Que le travail soit solitaire lui semblait désormais nécessaire. La complémentarité, elle la laissait à d’autres. Sa voie n’était pas là, pas maintenant. Son cœur ne vibrait pas d’autre amour que celui maternel et sauvage. Sa louve intérieure réclamait l’apprentissage d’un tantra acétique. Cela lui convenait. Elle observait les cycles, acceptait les états d’âme qui en marquaient les étapes, revenant cycliquement pour mieux lui rappeler sa solitude choisie et ce qu’elle impliquait. Elle comptait les mois, sachant que certains de ses rêves prenaient la direction d’un deuil pénible mais nécessaire. Elle devait se stabiliser, apaiser encore ses voix intérieures, consoler son enfant intérieur et avancer les yeux fermés, pour mieux laisser son âme la guider.
Nul choix ne lui paraissait être le bon, aussi jeta-t-elle les dés sans regarder les résultats et elle s’avança sur un autre sentier, plus sombre, plus étroit et bordé de ronces. Ses premiers pas trébuchants lui tirèrent des larmes, les branches mi-basses s’emmêlèrent à ses cheveux laissés libres et de fins rameaux vinrent se mêler à son col. Elle n’enleva rien, se fondant dans les cadeaux de Mère Nature, cueillant les asperges sauvages pour les savourer comme autant de cadeaux précieux. Elle présenta ses hommages au Petit Peuple, se reconnaissant comme sourde et aveugle, se présenta à des lieux encore inconnus d’elle et erra. Ainsi marqua-t-elle ce chapitre et décida-t-elle d’envoyer la dernière missive.
Parce que tout a une fin, et qu’il ne tient qu’à nous de la situer.
Au-dessus de sa tête un arc-en-ciel vint se superposer aux gros nuages gris, encore lourds de pluie et plein d’éclairs. Le vent souffla sur ses joues, séchant ses larmes. Un rayon de soleil lui arracha un sourire. Son souffle accéléra. Et son cœur fit une chute que rien ne semblait plus pouvoir arrêter tant il était lourd de chagrin.
Le temps des Deuils était venu. Là où le Printemps appelait à une renaissance, elle entrait dans l’Hiver de son âme. Et ce n’était pas son corps, incapable de se réchauffer quelques soient les efforts physiques qu’elle fournissait, qui viendrait signifier le contraire. Ni colère, ni amertume. Mais un besoin immense de se laisser bercer dans les bras de la déesse et de se rencontrer, au-delà de toutes les constructions mentales, de toutes les illusions, de toutes les couches superposées pour « aller en société ».
Il lui fallait retrouver le lien. La connexion. L’indispensable fonction qui faisait que sa vie pouvait trouver un soutien, à défaut d’un sens pour continuer de se dérouler. Parce qu’elle ne pouvait accepter de parcourir la forêt sans ne plus rien ressentir. Pourtant la malédiction avait été jetée, et elle l’avait écartée d’un vague geste de la main, sans lui accorder le moindre poids. Aujourd’hui, elle s’en mordait les doigts et espérait…
Parce qu’il ne lui restait plus que ça.