[17 : Explorer les traces…]

Elle cheminait par à-coups. Parfois elle marchait d’un pas alerte pendant de longues heures sur un chemin bien entretenu, souvent elle louvoyait sur des sentes à peine visibles. Des pauses tour à tour très brèves, longues mais pas toujours reposantes pour autant, émaillaient son parcours.
D’illusions à dissiper en constats suivant des prises de consciences, elle apaisait ses craintes au contact d’une Nature qu’elle vivait comme aimante et pourvoyeuse en Tout.

Quelques fois, quelques rares fois, elle faisait marche arrière. Elle ne reniait rien mais remettait ses pas dans ceux déjà faits pour reculer et rembobiner les événements. Souvenirs ou retours aux sources, cela lui importait peu. Ce qui en faisait la richesse et lui permettait de repartir plus légère étaient ces éléments saillants, sur lesquels elle s’écharpait et s’entaillait avant de les voir. Inévitables donc, mais bel et bien présents pour être considérés – reconsidérés.
Sans rancœur, sans autre but que de les examiner de nouveau pour mieux comprendre ce en quoi ils permettaient de progresser. Calme émotionnel plat, quand c’était possible. Bien souvent cependant, ils émergeaient suite à un rappel, une évocation, et donc une réaction. Qu’importe, ce qu’ils étaient devait être pris en compte. Pour progresser. Casser les schémas. Laisser aux générations précédentes une partie de ses legs. Ne conserver que lumières et Amour, écarter ce qui ne lui appartenait plus : fuite, survie et toutes ces réactions d’abaissement pour mieux être invisible, tout écart pour éviter la moindre confrontation, se refuser, ne pas, ne plus, ne rien. Pour mieux vivre, être, incarner, bouger, évoluer ! La vie est mouvement, les émotions sont là pour s’émerveiller, goûter, jouer, transmettre et nous transformer en profondeur.

Elle faisait des stations dans les prairies, l’orée des bois ou en haut d’une montagne. Au bord d’une rivière, d’un escarpement rocheux ou d’une plage aux eaux déchaînées. Peu importait, les rayons du soleil finissaient toujours par percer et ramener la chaleur dans ses os transis.
Le temps filait, tantôt désespérant dans sa fuite, tantôt comme suspendu pour mieux la laisser respirer.
Elle acceptait, se laissait porter, se contentait du présent. Avec ses sauts spatio-temporels, ses rappels, ce ménage vivifiant, curatif et purgatif, pour encore aller de l’avant. Découvrir, et s’en aller là où la Vie l’appelait, tout simplement !

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