[31 : Connexions/Reconnexion]

Elle continuait son chemin. Elle se savait fragile mais elle avait ouvert grand, très grand. Elle avait demandé et reçu… L’Univers avant répondu : à qui sait demander il offre. A qui sait remercier, il donne. C’est illimité. Mais qui a la capacité de recevoir autant ?

Au temps… Quelle leçon. Elle avait donc vu. Et plus : touché, ressenti et senti, goûté, partagé. L’ouverture était là, juste devant, à quelques encâblures.

Comme c’était beau ! Doux, bon, tendre et plein de tant de promesses…

Et la réalité s’était replacée. Elle avait repris ses droits, les contingences revenues au premier plan. Alors sa perception s’était brouillée. Encore. Les larmes revenues, le chagrin sans fond, la peine abyssale, celle qui cloue au sol, qui exige sa place et son espace. Elle avait laissé les torrents ravager ses rives, encore. Elle avait accepté que la leçon n’était pas encore intégrée. Qu’il lui fallait de l’aide. Elle avait ouvert son intuition en grand. Après avoir vécu la plus belle des intégrations et des révélations dont elle ne revenait pas encore, au rythme d’un tambour aimé, elle devait redescendre sur Terre. Traverser les voiles des mondes était d’une facilité déconcertante mais se conciliait mal avec le quotidien et sa réalité actuelle. Elle avait cette chance inestimable d’avoir des ami.e.s en or. De pouvoir s’appuyer sur leurs regards croisés, leur gentillesse et disponibilité. Pour une fois, elle prit la mesure de tout ce qui l’avait portée depuis des mois. Elle ne savait comment remercier et comprenait que de toute façon, il n’était pas temps.

Elle y revenait. Au temps. Au temps pour soi. Elle se fit le cadeau d’un soin. D’une découverte. Le trajet joyeux contrastait avec les périodes précédentes et ce qu’elle traversait. Mais comment expliquer combien certaines rencontres peuvent nous bouleverser. Combien un seul grain de sable peut parfois apporter le plus grand des changements ? Quel cadeau il peut être ?

Elle s’était offert une rencontre. Un partage immense. Elle avait été purifiée et guérie par l’Amour des Dragons des Nuées. Elle était portée dans son nettoyage par la mise en lumière d’un Dragon de Feu. Et elle fut reconnue et soignée par un Ange. Oh ! Cela relaté ainsi peut sembler bien mièvre. Mais il n’en est rien : la leçon est ardue, son intégration demande un lâcher-prise, une humilité et une acceptation totale. C’est le prix à payer pour avancer. Encore.

Retour au temps. A celui qui passe, qui file, que l’on peut trouver si long comme tellement court. Elle faisait l’expérience de sa perte totale. Son ancrage mis à mal, elle était de nouveau perdue dans ses flux. Ce qu’elle sentait, ce qu’elle percevait, ce qu’elle voyait et vivait se confondait avec la trame réelle. Enfin réelle, celle du temps immédiat. Celle du moment présent. Et dans ce présent-là, il n’y avait pas la place – pas encore – pour les potentialités entrevues. Son Cœur s’affolait. Se rebellait complètement. L’esprit n’avait plus de prise, elle décrocha. Pour mieux revisiter ses ombres, revenir aux techniques d’auto-sabotage, se replier. Réflexe de survie, contention de la douleur. Refuser l’extérieur, qui peut être si beau mais tellement inconstant. Retour aux tourments intérieurs : eux si connus et en un sens, presque rassurants dans leur familiarité. Évidemment, projeter et égratigner en face, pour vérifier la solidité du mur. Le Masculin ne la rata pas. Évidemment. Demander une relation pour grandir, se transformer, évoluer c’est une chose. En éprouver la véracité dans toutes ses facettes en est une autre. Et commencer en se noyant littéralement dans sa douceur une si belle entrée en matière. Continuer en explorant la douleur est son revers. Quelle médaille !

Déposer les armes.

Encore. Et recevoir une infinie compréhension là où elle ne voulait encore une fois que fuir. Voir s’ouvrir en face une bienveillance, s’illustrer quasi immédiatement des propos entendus quelques heures auparavant et à une provocation recevoir en réponse de l’Amour la décontenança bien plus encore. Alors demande oui, petite sorcière en chemin, arpente et demande. Les rappels sont là, les garde-fous aussi : ils te permettent de vivre et de traverser les expériences en sécurité. Oh oui, avec les tourments associés. C’est ainsi, triplement cornée : tu as besoin de la confrontation et de la répétition. Soit. Les apprentissages s’accélèrent et dans cette phase d’ouverture en conscience le temps et l’espace se doublent du confort matériel tout juste équilibré pour les vivre en profondeur.

Pour cela elle remercia. La tête au ras du sol, dans des tourbillons de fumée d’offrandes toutes symboliques. Elle avançait. Cahin-caha. Entourée, aimée et confiante. Mais tellement perdue entre les mondes…

« Il n’y a pas de raccourci vers Nous. »

Non, à commencer par celui de faire l’impasse sur sa propre unification de prime abord. Ni sur les nettoyages à réaliser au préalable. Parce que « nous c’est soi » (chacun piochera dedans).

Retour à ses seuls pieds nus. Fouler le sol, reprendre conscience de son corps, ses limites, l’habiter. Retour en solitude, terres connues mais pour autant pas encore assez arpentées. Retour à la créativité, à la construction de son socle, encore bien trop fragile. Retour aux priorités, à la transmission, à l’ouverture à ce qui s’ouvre et se dessine. Aux partages, à l’amitié et aux belles équipées.

« Le Temps n’existe pas. » En effet, leur multiplicité est une figure complexe dans laquelle il est facile de se noyer. Immersion. En soi, en soin, dans les soins (à recevoir comme à donner – le message est intégré). Retour à ses racines. En ce Printemps où Paris brûle (elle est loin d’être la seule) les scories accompagnent parfois les pollens flottant dans les vents. Se laisser porter et arrêter de vouloir aller plus vite que la musique. Vraiment. Et se rappeler que chacun a la sienne. S’accorder. Le droit au répit, le droit à soi. Soi-même et soi-m’aime. Continuer.

Et vérifier qu’à un prochain croisement des chemins les rythmes s’accorderont… Peut-être. Et si pas, sourire à la vue d’un raccourci qui n’est qu’un leurre, encore une fois.

Intégration. Intégrations. La Reconnexion n’est plus si loin… Les Mondes demandent à se relier, mais encore faut-il avoir les compétences et la stabilité pour le leur permettre.

Sourire de l’Alchimiste. Oh, il n’est jamais loin celui-là. Quand les compréhensions affleurent il prend acte. Et ne bouge pas… Pour le moment. Probablement là encore parce qu’il n’est pas Temps. Et la boucle se boucle…

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