[12 : Chemins parallèles]

Quelle ironie ! L’effet miroir est un pur révélateur. Tour à tour tentation, critique et simple surface réfléchissante, le bougre se fait transparent pour mieux gagner en consistance. Alors quoi ? Envier ces autres qui acceptent de cheminer en des lacets qu’elle refuse d’emprunter ? Cauchemars récurrents qui s’entremêlent en des motifs serpentins, rêves éveillés qui cherchent à canaliser pour exorciser mais ne parviennent qu’à faire gonfler l’abcès. Quel enseignement en tirer ? Ni la méditation ni la réflexion ne parviennent à rétablir l’équilibre.
Alors elle erre. Se laisse porter, ouvre grand ses voiles pour mieux se propulser. Accepte les vents chauds, lourds de promesses. Regarde son quotidien se dérouler au travers d’eux, persuadée qu’elle perd du temps et passe à côté de bien des choses. Pourtant, ce n’est pas faute de savoir qu’en réalité, ce qu’elle fuit n’est autre qu’une nouvelle échéance qui se présente à elle. Réflexion non aboutie, manque… Et refus d’emprunter des voies, peut-être parce qu’elle ne sent pas prête, tout simplement.

Lucidité.

Elle continue d’avancer, portant en son sein une fillette effrayée, sans repère face à une situation qu’elle s’imagine nouvelle et qu’elle a pourtant vécu déjà plusieurs fois. Aucun choix ne fut juste, aucun ne l’épargna ni ne se passa sans remous. Rien ne fut juste, mais tout émanait du cœur. Femme hurlant comme une louve, prostrée à l’intérieure, réduite à entendre résonner encore et encore les échos de sa révolte. Silence assourdissant, besoin de se noyer dans les sons, dans la musique, de se disperser en rêve.
Mot qui ne se répétera pas encore, mais bien présent en toile de fond.
Âmes venant l’entourer ponctuellement, offrant soutiens discrets mais solides, le temps qu’elle s’en remettre. Disparition de la toile, le support se dissout dans une vie normée. Retour à une solitude d’apparence, les cordes sont invisibles mais denses pourtant.
Pour mieux danser la vie ?

Fragilité.

La récurrence illustre qu’encore une fois, ce passage n’est pas terminé. Se cacherait-elle derrière les mots, comme cela a pu lui être reproché ? Ou plus sûrement réflexe de survie en une prise de distance salvatrice, pour mieux se faire témoin, observer et disséquer. A la fois actrice et spectatrice. Mais son jeu est-il pour autant guidé par le cœur ?

Équilibre ?

Mais alors que vient faire ce double, cet alter ego qui lui renvoie de nouveau la balle ? Un constat s’impose en préalable à l’examen de la question : elle ne s’accorde aucune vie par procuration, bien consciente qu’elle seule peut et doit résoudre l’équation. Les termes diffèrent trop pour se leurrer.

Épreuve !

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