Le soutien gorge : interrogations

Si Zsa Zsa s’interroge sur la valeur des tâches selon le contexte où elles sont réalisées par les femmes (qui sont majoritairement concernées), je reviens sur cet accessoire que seules ces dames portent.

Comme j’aime que l’on se documente par soi-même – et en consultant plusieurs sources de préférence choisies pour leur pertinence – voici quelques liens.

[Edit du 25.11.2013 : rajout du lien vers le blog l’Arbre à Patates – témoignage de son auteur + de l’auteur du document ci dessous]

« Houlà, ouais ben y’a à boire et à manger dans tes liens ! »

Probablement. Et chacun peut s’en faire sa propre opinion, il n’est question que d’informer, pas de convaincre à tout prix.

Me concernant, j’ai testé. Rien de tel qu’une bonne grosse pause (environ 6 mois) pour vérifier. Voici donc mon ressenti et mes constatations.

Préambule utile : je suis dans la catégorie des « grosses poitrines » et ce depuis très jeune. A 12 ans je tapais un 90C et j’étais déjà pourvue d’un soutien gorge, je suis depuis le milieu de l’adolescence à 100D. Sans soutien gorge :

  1. Je me suis redressée ;
  2. Certaines de mes douleurs coutumières ont disparu (nuque, haut du dos) ;
  3. Les regards des inconnus dans l’espace public n’ont pas été modifiés (ni tomates jetées ni pénurie de compliments reçus) ;
  4. Je me suis sentie tout aussi « femme » qu’avant ;
  5. J’ai mis des vêtements que jusqu’à présent je ne pouvais porter pour cause de bretelles disgracieuses qui dépassaient / accessoire qui générait des bourrelets trop laids ;
  6. Un port très occasionnel rend au soutien gorge sa puissance érotique ;
  7. Les seules personnes qui se sont permis des commentaires sont deux proches au sujet de la bassesse de ma poitrine ;
  8. Du coup j’ai remis le sous-vêtement en question pendant trois jours de suite du lever au coucher. Les douleurs autrefois familières sont réapparues dès le premier jour. Je me suis illico recourbée et j’ai eu une sensation de gêne très importante (le manque d’habitude, probablement).

Alors ?

Alors chacune fait bien comme elle le veut !

Néanmoins, j’ai trouvé très violentes les (rares) réactions assorties de commentaires qui pouvaient prendre la forme de « questions bienveillantes » ou de vrais boulets de canon du style :

« Et tu trouves ça joli quand ça te tombe jusqu’aux genoux ? »

Ce que je trouve joli n’est question que de formatage culturel. Et non, je ne trouve pas des seins qui sont bas laids, loin de là. Comme les rides, les marques et autres taches et vergetures, c’est l’histoire d’une vie que raconte le corps.

Ce qui me dérange par contre c’est que si l’on s’éloigne d’une notion de canon de beauté – ou que l’on se distingue par le fait de ne pas arborer l’accessoire qui permettrait de s’en rapprocher (quand bien même c’est peine perdue) – on s’aperçoit que c’est le formatage des autres qui nous revient en pleine poire. Ah…. Sacré effet miroir !

Évidemment, si j’avais eu des seins moins gros, je doute que les réactions aient été aussi fortes. Et bien sûr, si je vivais dans certaines tribus africaines ce seraient mes jambes que je devrais couvrir et mes seins lourds et bas seraient perçus comme normaux, voire très beaux. L’ancrage culturel est ici le point de friction. Donc sommes-nous prêts et prêtes à changer (enfin) de regard ?

P.S. : il n’est pas question du cancer dans mon article. Je ne saurais prendre position pour le moment et ce, tant que plusieurs études – autres que celles financées par les lobbies de cette industrie et leurs détracteurs : aucune étude à charge ou décharge donc – ne sauraient être publiées.

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